NOËL EN PROVENCE, LA TRADITION...

Sommaire : La cérémonie de la bûche... - Le gros souper - Noël... Le grand jour ! - Après Noël... Le nouvel an - D'épiphanie à Carnaval -

En Provence, la célébration de Noël commence le 4 Décembre, le jour de la Sainte-Barbe, où rituellement on sème dans des petits plats du blé et des lentilles. Leurs pousses vertes, toutes fraîches, seront à point pour décorer la table de Noël.

La crèche est indissociable de la célébration de Noël et indispensable à son ambiance. Elle est peuplée de «santons» (littéralement «petits saints») petits personnages sculptés, en bois ou en argile, mélant les héros traditonnels de la nativité, à des personnages locaux, artisans, vendeuses de poissons ou de légumes, joueurs de galoubet ou bergers avec leurs troupeaux descendant de la montagne. Certains de ces santons sont célèbres dans le monde entier comme ceux d'Aubagne, d'Allauch ou des Baux.

La cérémonie de la bûches...

Les festivités de Noël, proprement dit, durent trois jours entiers, du 24 au 26 Décembre, et respectent toute une série de coutumes traditionnelles.

Tout commence avec le Cacho fio, l’allumage rituel de la bûche de Noël, le soir du 24. Devant la famille réunie autour de la cheminée, le père et le plus jeune des enfants apportent une grosse bûche d'arbre fruitier, et la déposent avec précaution. Le père l'arrose alors trois fois avec du vin cuit « fait maison » en prononçant les formules traditionnelles destinées à attirer bonheur et prospérité sur la demeure et ses habitants. C’est le moment de mettre le feu à la bûche…puis de s’apprêter pour le « gros souper » servi avant la messe de minuit

Le gros souper

La table autour de laquelle la famille se réunit est couverte de trois nappes superposées, et porte trois grandes bougies blanches symbolisant la Sainte Trinité et l'espoir. Elle est décorée selon la coutume avec des brins de myrte, des branches de houx, et les fameuse pousses de blé et de lentilles, symboles de prospérité, mises à germer à la Sainte-Barbe, et présentées dans trois coupes blanches (Toujours la Sainte Trinité…).
En plus des convives, on réserve des places à table pour les pauvres ou pour les parents morts, et pendant les trois jours de Noël la table ne sera pas dégarnie, afin de permettre aux anges de prendre part au festin.

Le gros souper du réveillon du 24 n'est ni gras ni somptueux. On dîne sur une très belle table, bien dressée et décorée, mais on se contente d’un souper maigre.

Il y a des légumes de saison : chou-fleur, cardes, céleri, courge (en soupe ou en gratin). Et aussi des oeufs, des escargots, qu'on accompagne d'Aïoli ou d'Anchoïade, sans oublier les poissons, la traditionnelle morue, servie en Brandade ou en raïto (frite et en sauce), où dans les régions proches de la côte, des espèces moins communes : bar, lotte ou turbot.

Chaque village a ses propres spécialités, toujours à base de produits locaux.

LES FAMEUX 13 DESSERTS DE PROVENCE !

Ils achèvent le « gros souper ». Ils sont treize, dit-on pour évoquer le dernier repas du Christ avec les douze apôtres.
Il y a sur la table : La fougasse ou pompe à l'huile, les " 4 mendiants d'hiver"  figues sèches, raisins secs, amandes et noix, d’autres fruits secs comme les noisettes, des Dattes fourrées, du Nougat noir dur, et du nougat blanc tendre, de la Pâte de coings, des Fruits confits, des calissons à la pâte d'amande, et des oreillettes saupoudrées de sucre-farine. On les accompagne de vin cuit, et souvent d'une salade de fruits frais de saison. Chaque famille peut y ajouter ses propres variations avec oranges, mandarines, jujubes, bonbons et chocolats…

Noël... Le grand jour !

Et voici enfin, le grand jour, le 25 décembre, Noël ! Au lendemain du souper maigre du 24, ce sera jour de ripaille au déjeuner.
Autour d’une table joliment décorée et richement garnie, la famille se rassemble pour déguster la dinde traditionnelle et autres gourmandises, arrosées des vins locaux.
Auparavant on aura savouré les apéritifs amoureusement préparés et conservés pour cette occasion, à base de vin  aromatisé aux noix, à l’orange, ou aux pêches.
On terminera ce festin traditionnel avec la bûche de Noël faite par le meilleur boulanger local, escortée de pâtes de fruits délicates, de délicieux chocolats, et de liqueurs régionales.

En revanche, au soir du 25, la tradition impose avec raison une simple soupe à l’ail et aux herbes, c’est "l'aigo boulido»… Un répit dans les excès saisonniers !

 

 


 


Après Noël... Le nouvel an

En Provence, le nouvel an, comme Noël est surtout une fête familiale.
On se rend visite, en famille ou entre voisins, pour se souhaiter « la bonne année ».
Côté gourmandise, c’est l’occasion d’organiser un repas d’exception. On sacrifie un coq, qu’avant de rôtir on va farcir d’un mélange de chair à saucisse, marrons, et truffes.
Chez les plus traditionnalistes, ce repas était riche de signification symbolique.
Ce coq représentant l’année, était entouré de douze perdreaux (les mois), de trente truffes (les nuits du mois) et de trente œufs (les jours)…

Il faut préciser que pour les paysans de l’époque tous ces produits, aujourd’hui luxueux (surtout les truffes), étaient simplement issus de leur production ou de leur récolte.    

De l'Epiphanie au Carnaval

D'autres célébrations vont jalonner les débuts de la nouvelle année, l'Épiphanie, le 6 Janvier, la Chandeleur, le 2 Février et enfin Carnaval, qui marque la fin de l'hiver et le début du Carême.  

Les provençaux célèbrent l’arrivée de rois mages le 6 janvier avec un dessert spécial, une brioche ( et non une galette) à pâte dense en forme de couronne, garnie de fruits confits du Pays d'Apt, que l’on accompagne de vin muscat, et de confiseries diverses :"calissons d'Aix", amandes, et marrons glacés. La coutume veut que celui qui trouve la fève cachée dans la brioche  paye le gâteau… Une raison suffisante pour que certains préfèrent avaler la fève !

A  la chandeleur, fête des chandelles, Candelouso en provençal, on confectionne des petits gâteaux en forme de barques (celles qui devraient emporter loin au fil de l’eau les lumières de l’hiver finissant), les navettes, répandues dans toute la région, où elles partagent la fête avec les oreillettes… Tandis que les crêpes seront les vedettes des fêtes de Carnaval, en particulier le mardi gras, dernier jour de bombance avant le Carême, où elles accompagnent l’omelette au lard que savourent  les masques avant d’aller défiler  en faisant grand bruit dans les rues des villages…